Yoshiharu Tsuge – que l’on decouvre enfin en France grace a l’editeur ego comme x – est votre auteur qui possi?de i chaque fois privilegie la recherche creative.
Au-dela des generations et des cultures, son ?uvre touche 1 angelreturn en ligne lectorat universel.
Si cette dernii?re resonne en nous, c’est parce qu’il a su continuellement maintenir ses exigences artistiques, et que, votre faisant, il a depasse une propre solitude, son desespoir recurrent, trouvant le moyen de s’en delivrer en fixant le regard i propos des beautes de l’univers.
Dans le monde une bande dessinee japonaise, c’est connu pour etre le premier a avoir adopte des techniques du « roman du moi », dit Shishosetsu [1] , donnant naissance a votre nouveau genre : la « bande dessinee du moi », dite Watakushi Manga. Cette categorie de recit s’appuie dans des faits vecus qui ne semblent pas rapportes tels quels. Une action de recomposition reste opere afin de Faire surgir l’authenticite dont ces faits relevent, plutot que un spontaneite brute. C’est en cela que reside Notre valeur de l’?uvre et ce qui, pour l’auteur, fait sens.
Nombre des bandes dessinees seront d’un contenu sombre et grave. Cependant, pour nous lecteurs attaches a son univers, Il semble enfantin d’apprecier la specialite esthetique de paysages soigneusement dessines, et l’humour aussi, qui filtre a travers les monologues de personnages exposant leur detresse. Tout se passe tel si, dans votre instant saisi qu’aucun espoir n’eclaire, quelque chose se produisait en notre for interieur sans que nous en soyons conscients. Ce quelque chose s’imprime en nous et ne s’oublie nullement, meme le livre referme. Si les realisations de Tsuge restent minimum abondantes, elles continuent i nouveau d’etre lues et relues, etudiees ou s’adaptant cinematographiquement. Nul nouvelle auteur, Tezuka mis a part, ne fait l’objet d’une telle attention. Le propos de Ce texte est de presenter cet homme en deroulant le fil de le ?uvre.
ses premiers gui?re
Yoshiharu Tsuge reste ne a Tokyo en 1937. Le pere ayant disparu tres tot, il va i?tre eleve avec sa tante. J’ai pauvrete et le trouble d’apres-guerre l’obligent a prendre 1 emploi des sa sortie de l’ecole primaire. Il va i?tre de nature timide mais tel, voili sa prime enfance, il a fait du dessin le violon d’Ingres, il espere 1 jour i?tre auteur. En 1955, age de dix-huit annees, il fera ses debuts avec Succube au masque blanc, Afin de la maison Wakagi Shobo. En l’espace d’une dizaine d’annees, votre paraissent environ quatre-vingt-dix titres, principalement pour le systeme des livres en pret [2] , qui vont etre publies, dont Chronique de la fin du shogounat et J’ai Cheminee des revenants.
Cela reste malheureusement impossible ici de bien presenter au detail. Retenons que sa maniere de dessiner rappelle d’abord l’influence d’Osamu Tezuka, mais aussi celle du gekiga [3] qui s’est cree depuis peu a Osaka. Il reprend de votre frequent des elements qui refletent la psychologie des personnages et la thematique du quotidien. Quant au contenu, nombreuses paraissent ses BD qu’on est en mesure de qualifier de tragiques, tant l’histoire reste noire. Dans presque tous les cas, des personnages se trouvent dans une position inextricable, ecrases avec des circonstances qui les feront desfois perir. Ce type de motifs n’etait jamais rare dans la BD en pret mais, dans celle de Tsuge, le personnage ne s’insurge pas, Cela reste contraint d’accepter les difficultes de son destin ; c’est ce processus d’un etre amene a se resigner qui l’interesse.
consacre via Garo
Les ?uvres de Tsuge attirent l’attention d’un large public grace aux recits courts publies au magazine Garo, lance en 1964 – lire ci-avant l’article de Beatrice Marechal. Garo reste cree par l’auteur Sampei Shirato et l’editeur de livres en pret Katsuichi Nagai. Shirato ne vise pas le succes commercial. Cela veut Realiser de votre magazine un « lieu d’experimentation de soi tel qu’il n’y en a jamais en magazines etablis » (Garo, juin 1965, p.171). Ce faisant, il apporte aux auteurs la liberte d’etre de vrais createurs. Mes ?uvres de Tsuge personnifient indeniablement les mots de Shirato. En 1966, des BD d’une conception nouvelle paraissent : Le Marais en fevrier, puis Chiko, le moineau de Java en mars, pour lesquelles Tsuge applique des techniques empruntees au « roman du moi ». Mes reactions des lecteurs tel des auteurs paraissent vives mais negatives. On reproche a J’ai premiere le erotisme macabre ; dans la seconde, ces images d’un auteur de BD qui ne vend nullement et qui vit en concubinage avec une hotesse de bar. Ce sont la des motifs totalement inedits en publications pour la jeunesse et l’opinion en fonction de laquelle ces BD paraissent trop « noires » et « decadentes » prevaut largement. Tsuge en reste consterne : apres la parution en avril 1966 de La Cueillette des champignons, il ne dessine plus rien pendant un an.
Durant une telle periode, il devient l’assistant de Shigeru Mizuki, un des auteurs de Garo duquel il retient un certain sens d’la touche, qu’on retrouve en particulier dans le rendu minutieux des paysages. Son look graphique perd ses rondeurs « manga » au profit d’un trait plus incisif, pour un style plus realiste. Cette evolution, notable en histoires qu’il montre ensuite, provient donc de l’influence de Mizuki. A sa difference du Marais ainsi que Chiko, le moineau de Java, les eloges se font entendre quasi immediatement. En mars 1967, la revue critique Bedeisme reste lancee et le premier numero consacre un dossier special au travail de Tsuge. En echo a votre soutien enthousiaste, il reprend sa collaboration avec Garo. En fera, pendant son annee d’inactivite creatrice, il a egalement parcouru eventuelles regions du Japon, des lieux ignores des touristes, des endroits desoles dont le denuement l’a attire. Il tire de l’ensemble de ses voyages matiere a de nouveaux recits bases sur son experience personnelle et qui vont gagner de suite une grande popularite.
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