Une etude en nouvelle « La Dot », de Guy de Maupassant (1884)

Une etude en nouvelle « La Dot », de Guy de Maupassant (1884)

17 minutes de lecture

Presentation en nouvelle

Contexte de parution

Mes genres favoris de Guy de Maupassant etaient le realisme et le fantastique !

Resume

Caro Cordier reste une jeune fille d’excellente famille, que l’on promet a Simon Lebrument, votre jeune notaire presse avec des affaires couteuses. Une fois maries, ils se decident, apparemment tout amoureux, de partir a Paris la totalite des deux, la dot de trois cent mille francs sous le bras, pour que le notaire puisse mener a bien le projet de rachat en cours.

Arrives a Paris, Lebrument propose a sa propre copine d’aller dejeuner au boulevard des Italiens et, Afin de ce faire, de prendre l’omnibus plutot qu’un fiacre, pretextant l’economie resultant d’un tel week-end. Au transport en commun, il devoile a sa femme vouloir fumer une cigarette dans le toit et laisse seule sa soeur.

Les passagers defilent devant le regard de Caro abandonnee de le compagnon ; les arrets passent ; Caro se trouve enfin seule, a Vaugirard, dernier arret du parcours. Aussi, le chauffeur lui apprend que l’homme au gros portefeuille reste tantot descendu a Madeleine.

Effaree, apeuree, Jeanne se souvient tout d’un cousin habitant non loin de la. Elle le rejoint avec ses derniers sous, voyageant une telle fois en fiacre. Henry, le parent providentiel, lui apprendra alors, avec toute sa lucidite masculine, que son bien recent mari a du rejoindre Notre Belgique avec le magot.

Texte integral

LA DOT

Couverture tout d’un Gil Blas

Structure du recit

Notre nouvelle de Maupassant reste construite concernant une dynamique rapidement remarquable :

  • situation initiale : Caro Cordier et Simon Lebrument viennent de se marier, la dot etant de trois cent mille francs liquides
  • facteur perturbateur : Simon propose a sa femme de partir Afin de Paris
  • peripetie : la route au sein d’ l’omnibus
  • accessoire de resolution : Simon s’enfuie avec l’argent en dot
  • situation finale : Jeanne se retrouve seule et sans dot ; Simon est riche

Dans une telle structure reste i  chaque fois perceptible la tension entre amour et argent, c’est-a-dire que chaque etape annonce deja la resolution finale, a savoir la fuite de Simon Lebrument avec l’argent.

Situation initiale

Le public est d’emblee mis devant le fera accompli du mariage ; ainsi, la premiere phrase d’la nouvelle est conjuguee au passe simple, Afin de signifier que l’evenement a deja eu lieu :

Personne ne s’etonna du mariage de maitre Simon Lebrument avec Mlle Jeanne Cordier.

En outre, votre « Personne » a egalement vocation a s’imposer au lecteur : lui non plus ne devra pas etre etonne une situation dans lequel le narrateur le plonge. Neanmoins, le premier paragraphe expose deja une certaine critique du « mariage », en tant qu’il semble plus etre la rencontre d’interets que J’ai rencontre de l’amour.

Ainsi, Simon Lebrument a besoin d’argent ; et la formule « naturellement », comme votre conjonction « et » apres le point virgule, conferent a l’union maritale une dimension d’evidence, de logique rationnelle : le mariage apparai®t comme la reponse au besoin d’argent.

Element perturbateur

La situation change a la faveur de la proposition que fait Simon a sa femme de partir ensemble a Paris :

— Si tu veux, nous partirons Afin de Paris mardi futur. Nous ferons comme des amoureux qui ne sont jamais maries, nous irons dans les restaurants, au theatre, au sein des cafes-concerts, partout, partout.

Cette invitation, qui semble prendre en compte le desir de Jeanne en premier lieu (« Si tu veux », commence via penser Simon), est en fait preparee de longue date, tel le montrent certaines des formules utilisees par Maupassant :

  • « maitre Lebrument ayant su apporter [. ] remarquables » qui suggere une strategie une part de Simon, loin d’la spontaneite qui caracterise l’amour
  • « Cela avait retourne pour devise : « Tout vient a point a qui sait recevoir. » » : cela invite le public a recevoir lui-meme la fin de l’histoire pour decouvrir la vraie personnalite de Simon, votre a quoi mene son attente
  • « Il sut etre en aussi temps patient et energique. » qui, d’la aussi maniere, montre l’attitude de Simon comme un attitude calculee (outre que J’ai patience soit une caracteristique de tout homme d’affaires prolifique)
  • « Le succes fut rapide et complet. », ou le commentaire « succes » releve plus du champ lexical d’la competition, ou du commerce, que de l’amour

Tout le calcul de Simon se decele enfin au sein d’ sa deuxieme parole :

— En outre, comme il ne va falloir rien oublier, previens ton appli pinalove pere de tenir ta dot toute prete ; je l’emporterai avec nous et je paierai par la meme occasion maitre Papillon.

Avec la conjonction « d’ailleurs », qui evoque une suite logique, une addition pensee, dont la desinvolture reste feinte ; et Notre formule « il ne faudrait rien oublier », ou le caractere de necessite transparait.

Peripetie

La scene decisive est celle de l’omnibus. On va pouvoir aisement sentir l’emprise de Simon concernant sa femme ; votre n’est gui?re une telle derniere qui decide, mais bien lui. La justification qu’avance l’homme est d’ailleurs un trait d’ironie d’une part de Maupassant, puisque Simon parle de faire des economies, aussi qu’il s’apprete lui-meme a partir avec l’integralite d’une dot.

Le public vit la route de l’omnibus en etant focalise sur le webmaster de Jeanne. Comme cette dernii?re, il n’a aucune option de votre que fera, pendant ce temps libre, Simon ; c’est ce qui provoque le sentiment de malaise, de tension, qui agit a votre moment-la la femme abandonnee. On va pouvoir relever le champ lexical qui la caracterise : « effaree », « avec stupeur », « inerte », « tristesse », etc.

On pourrait egalement relever l’ambiance mortifere, angoissante, provoquee via le defilement des passagers. En dernier lieu, et cela vient decrire le mieux ca d’la jeune femme, c’est l’emphase suivante, qui prend bien le sens prophetique une fois la nouvelle finie :

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